Weinberg : Sonates 4, 5, 6

18 Janvier 2020 | ResMusica

[Weinberg’s ] première composition d’homme libre est la Sonate n° 5 pour violon et piano op. 53. La plus importante de la série et une des œuvres clés de tout le corpus du compositeur, elle est dédiée à Dimitri Chostakovitch qui avait eu le courage d’écrire au chef du KGB pour solliciter sa libération. Lyrique, elle est au centre du second volume de l’intégrale des Sonates pour violon et piano de l’Ensemble Des Équilibres, avec et  qui succède à Laurent Wagschal. Il est a priori étonnant de voir un soliste de l’Ensemble Intercontemporain (depuis 1992 !) s’aventurer dans un répertoire aussi éloigné des affinités esthétiques de son fondateur Pierre Boulez, mais il faut croire que, à l’instar d’un Gidon Kremer, la distance du temps permet de mieux apprécier l’apport d’un Weinberg. La comparaison des musiciens français avec Gidon Kremer est comparable dans la Sonate n° 5 (avec Martha Argerich, Live from Lugano 2014, Warner Classics) et la Sonate n° 6 (avec , ci-dessus), à savoir que Gidon Kremer et ses partenaires s’attachent à rattacher Weinberg à une grande tradition chambriste, qui sonne admirablement, alors qu’ et en recherchent la sève moderniste, plus âpre. Cette approche moins confortable n’en est pas moins authentique artistiquement.

– Jean-Christophe Le Toquin