Construite autour du motif cyclique du « Regenlied » (chanson de la pluie), la première sonate pour violon et piano de Johannes Brahms (1833-1897) évoque le son des gouttes et s’octroie ainsi le populaire surnom de « Regensonata », Sonate de la Pluie. Œuvre de maturité, elle évolue dans un climat intimiste et déploie une atmosphère de nostalgie et de pleurs.

Camille Saint-Saëns n’a pas tari d’éloges quand il a présenté́ la sonate pour violon n°1 en La majeur opus 13 de Gabriel Fauré (1845-1924) au monde musical en 1877 : « Cette sonate a tout pour séduire le gourmet : des formes nouvelles, des modulations exquises, différentes couleurs et l’utilisation de rythmes des plus inattendus. Tout ceci est une magie enveloppante qui pousse les auditeurs ordinaires à accepter l’audace parfois sauvage comme quelque chose de parfaitement naturel. Monsieur Fauré s’élève au rang de maitre. »

La sonate posthume de Ravel date de 1897 mais ne fut éditée qu’en 1975. Son unique mouvement a l’allure d’un allegro moderato très ravélien. L’écriture est encore ouvertement romantique, mais les couleurs et l’inspiration mélodique sont déjà là. Ce mouvement oublié est très représentatif de la musique française d’avant-guerre, celle d’un monde qui va s’engloutir dans les funestes échos terminant le futur Tombeau de Couperin ou dans le tourbillon fatal de la Valse.

Agnès Pyka / violon
Laurent Wagschal / piano

PROGRAMME 

• Sonate n°1 pour violon et piano Opus 78 de Johannes BRAHMS (1878-79)
• Sonate n°1 pour violon et piano Opus 13 de Gabriel FAURÉ (1875)
• Sonate posthume de Maurice RAVEL (1897)