Il n’y aura plus de temps
7 août 2018 - 20h30 | Musique en Écrins - Puy Saint-Vincent, Église Sainte-MartheProgramme :
- Olivier Messiaen, Quatuor pour la fin du temps
- Ludwig van Beethoven, Trio avec piano en si bémol majeur n° 4, op. 11 « Gassenhauer »
Avec : Agnès Pyka (violon) / Alain Geng (clarinette) / Armance Quero (violoncelle) / Laurent Wagschal (piano)
Tout est singulier dans le Quatuor pour la fin du temps. La circonstance de sa gestation, d’abord : Messiaen le compose en 1940, pendant son internement dans un stalag, et ce sont des musiciens captifs comme lui qui l’ont joué pour la première fois pour un auditoire de 5000 prisonniers. Son effectif ensuite, qui demande un piano, un violon, un violoncelle et une clarinette mais les fait jouer tous ensemble dans deux mouvements sur huit seulement. Mais c’est surtout le sentiment d’étirement temporel où l’on plonge dans ces contemplations mystiques qui rend le Quatuor unique : « Il n’y aura plus de temps », dit l’Ange dans l’Apocalypse, source d’inspiration de Messiaen pour qui les notes « rapprochent l’auditeur de l’éternité dans l’espace ». Le troisième mouvement, « l’Abîme des oiseaux », est à lui seul un chef d’oeuvre par son utilisation de la clarinette. Un siècle et demi plus tôt, le jeune Beethoven mettait déjà à l’honneur ce même instrument dans son Trio en si bémol majeur n° 4, op. 11 (1798), l’une des œuvres qui a contribué à faire de lui le musicien le plus en vue dans la Vienne encore dominée par le souvenir de Mozart et la présence de Haydn.